La présidente et cheffe de la direction de la Banque de développement du Canada (BDC), Isabelle Hudon, s’est entretenue avec les membres de la Chambre de commerce de Lévis (CCL), le 27 avril dernier. Mme Hudon a partagé sa vision inclusive du monde des affaires ainsi que les objectifs à venir pour la BDC.
En poste depuis août dernier, l’ancienne ambassadrice du Canada en France et à Monaco a choisi de revenir relever de nouveaux défis au Canada l’année dernière.
«J’ai eu l’appel de continuer de servir mon pays en contribuant à faire rebondir notre économie pour qu’elle soit plus forte et plus inclusive. C’est vraiment ça qui m’a motivé de revenir», a affirmé celle qui était installée en Europe depuis 2017.
Dès son entrée en poste, elle et son équipe se sont penchées sur la nouvelle planification stratégique de la BDC. Elles se sont questionnées quant aux acquis faits et aux enjeux constatés au cours de la pandémie afin de livrer le mandat de l’organisation à son meilleur.
«On a un focus unique sur les PME, on veut continuer d’être au rendez-vous de leur croissance et s’impliquer dans l’étape du démarrage de l’entreprise», a-t-elle soutenu.
Avec cette nouvelle planification stratégique, la BDC souhaite s’investir auprès des entreprises qui ont des actifs intangibles et se rallier aux priorités et objectifs du gouvernement du Canada dans la réduction des gaz à effet de serre (GES) en investissant dans les technologies propres.
Isabelle Hudon a partagé un objectif qui lui tient fortement à cœur, et ce, depuis le début de sa carrière, celui de la diversité, l’égalité et l’inclusion.
«(On devra avoir un) focus important pour aider les clientèles moins bien desservies. Je pense aux femmes entrepreneures, aux autochtones entrepreneurs, aux entrepreneurs des communautés noires et aux entrepreneurs des communautés LGBTQ+», a souligné la présidente et cheffe de la direction de la BDC.
Un cheval de bataille
Cet enjeu de diversité, d’égalité et d’inclusion a toujours été au cœur des valeurs d’Isabelle Hudon et elle a toujours tenté de l’appliquer dans toutes ses implications.
«J’aime être exposée à mes contraires, j’ai appris de ceux et celles qui savent (et ont une vision) différente de moi. J’ai toujours pris des décisions plus brillantes, intelligentes et durables lorsque j’ai osé écouter des perspectives différentes. J’ai goûté à la richesse de la diversité», a partagé la femme d’affaires.
L’un de ses combats a toujours été de défendre la place des femmes dans le milieu des affaires, c’est pourquoi elle a cofondé L’effet A afin de propulser l’ambition féminine.
«L’élément déclencheur pour moi, c’est que je n’ai jamais senti qu’un plafond me retenait (en tant que femme) […], mais tout au long de ma carrière, j’ai vu beaucoup de femmes se censurer, se ralentir, ne pas se permettre de déployer leurs ambitions. Je ne suis pas une de celles qui pensent que les femmes ont moins d’ambition, mais je crois que les femmes ont une certaine timidité à affirmer leurs ambitions et poser les gestes pour les réaliser», a expliqué la cofondatrice du mouvement qui offre des formations, des outils et des conseils aux femmes et entreprises pour mettre de l’avant les femmes dans leur milieu.
La présidente et cheffe de la direction de la BDC en a profité pour inviter les entreprises lévisiennes à mettre de l’avant des gestes pour la parité des leurs entreprises.
«Avant la pandémie, le corridor devant nous pour atteindre la parité était de 135 ans. En deux ans de pandémie, on a rajouté 15 ans, aujourd’hui, nous sommes à 150 ans d’atteindre la parité», a-t-elle déploré.