Par voie de communiqué, le syndicat des employés de la Société québécoise du cannabis (SQDC) affilié au Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) a vertement critiqué la SQDC après la société d'État a suspendu le président du syndicat ainsi que sa vice-présidente.
Selon le syndicat, le SCFP 5454, les deux dirigeants syndicaux ont été suspendus vendredi dernier «pour une durée indéterminée aux fins d'enquête».
Depuis deux mois, les membres de ce groupe, dont fait partie les employés de la succursale de Lévis de la SQDC, exercent des moyens de pression dans le cadre du conflit de travail entre les deux parties. Concrètement, ils ne portent plus les vêtements de travail de couleur noire exigés par la société d'État. Selon le SCFP 545, la SQDC a «suspendu sur-le-champ samedi et dimanche plus de 75 salariés au motif qu'ils et elles mettaient des robes et des bermudas».
«C'est quand même incroyable de voir cette société d'État suspendre tous les salariés de certaines succursales, comme s'il y avait urgence. Mettre en péril le service à la clientèle au seul motif qu'ils refusent de porter les vêtements requis par l'employeur, c'est injustifiable», a déclaré Daniel Morin, conseiller syndical du SCFP.
«Les membres de notre syndicat sont mobilisés et déterminés à continuer la lutte entamée depuis plus de six mois. Cette répression de masse de la part de la SQDC ne nous effraie pas et de manière groupée, nous résisterons afin de défendre notre droit d'exprimer notre insatisfaction et de contraindre l'employeur à retrouver la raison. Que la SQDC commence à négocier sérieusement!», a renchéri le président du SCFP 5454, David Clément.
Rappelons que le SCFP 5454 réclame de la SQDC des salaires et des avantages similaires pour les employés de la SQDC qu'il représente à ceux offerts dans d'autres sociétés d'État comparables. Le syndicat déplore que «les employés de la SQDC gagnent seulement 17 $/h à l'embauche et que la majorité d'entre eux et elles n'ont pas de poste à temps plein».
«On veut négocier un salaire intéressant pour nos membres, et ce, dans un contexte de précarité, de manque de main-d'œuvre et d'inflation qui fait mal aux bas salariés. Nous ne tolérerons pas que cette société d'État utilise des représailles à l'endroit des syndiqués et des représentants du syndicat. De tels agissements ne nous décourageront pas. Nous contesterons devant les tribunaux toutes ces mesures, ces gestes d'intimidation et ce lock-out déguisé», a conclu Patrick Gloutney, président du SCFP-Québec.