Quelque 300 personnes syndiquées de la Société québécoise du cannabis (SQDC) représentées par le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), dont les employés de la succursale de Lévis, ont déclenché une grève générale qui a débuté vendredi soir dernier.
Les membres du SCFP ont mis en place ce moyen de pression à la suite de la suspension du président du syndicat, de la vice-présidente du groupe ainsi que de 75 employés. Le syndicat soutient que la SQDC a suspendu ces personnes puisqu'elles «portaient des robes et des bermudas en guise de moyens de pression plutôt que le pantalon et le chandail noirs de rigueur».
Rappelons que le conflit fait rage depuis plusieurs mois entre le syndicat représentant des employés de la SQDC affilié au SCFP et la partie patronale. D'ailleurs, 91 % des membres qui se sont exprimés ont voté, en février dernier, en faveur d'un mandat permettant aux dirigeants syndicaux d'enclencher des moyens de pression pouvant aller jusqu'à la grève générale illimitée au moment jugé opportun.
C'est principalement sur les salaires que les discussions achoppent entre les deux parties.
«Les membres du SCFP à la SQDC réclament des conditions de travail décentes alors que celle-ci refuse de leur octroyer des salaires et des avantages similaires à ceux offerts dans d'autres sociétés d'État comparables, notamment la Société des alcools du Québec. Ces travailleurs et travailleuses de la SQDC gagnent à peine 17 $/h à l'embauche et la majorité n'a pas de poste à temps plein ni de sécurité d'emploi, ce qui les place dans une position de précarité intenable», a soutenu le syndicat, par voie de communiqué.
La SQDC veut en arriver à une entente
Pour sa part, la SQDC a indiqué, aussi par voie de communiqué, qu'elle maintenait son service à la clientèle pour la durée de la grève déclenchée vendredi dernier par les employés de 22 succursales représentées par le SCFP. Les 22 succursales en grève demeurent donc ouvertes à la clientèle, avec un horaire allégé et le service est assuré par les gestionnaires de ces dernières.
L'horaire d'ouverture de chaque succursale apparaît sur le site sqdc.ca. D'ailleurs, la SQDC invite aussi ses clients à commander leurs produits en ligne sur son site Web.
Du même souffle, la société d'État a commenté les sorties du SCFP en ce qui a trait à la suspension de plusieurs membres du syndicat après qu'ils aient porté d'autres vêtements que ceux demandés par l'employeur.
«Depuis quelques semaines, certains salariés ne respectent pas la politique vestimentaire de la SQDC en guise de moyen de pression. Cette politique préconise le port de vêtements noirs. La SQDC respecte le droit des salariés d'exercer des moyens de pression. Elle a toléré le port des vêtements de couleur, par exemple, et n'a imposé aucune mesure disciplinaire. Toutefois, la SQDC ne permet pas aux salariés en succursale de travailler en sandales et en bermudas et ce, pour respecter les règles et obligations en matière de santé et sécurité au travail. Les employés qui se présentent vêtus de bermudas et de sandales sont invités à se vêtir adéquatement par mesure de sécurité et porter des pantalons et des chaussures fermées. Les salariés pourront revenir au travail avec des pantalons et des souliers fermés, même s'ils ne respectent pas la politique vestimentaire, et ce, à n'importe quel moment, dès que leur syndicat déterminera que la grève est terminée», a expliqué la SQDC, dans le document transmis aux médias.
Notons enfin que la société d'État a partagé son souhait prioritaire d'en arriver à une entente négociée avec le SCFP «à la satisfaction des parties concernées».