Dans le cadre des Grandes conférences Bell de la Chambre de commerce de Lévis (CCL), la présidente-directrice générale d’Hydro-Québec, Sophie Brochu, a livré une conférence virtuelle franche et terre-à-terre aux entrepreneurs lévisiens, le 4 octobre dernier. Cette dernière a abordé les thèmes de la situation pandémique actuelle et de la transition énergétique.
Sophie Brochu est entrée en poste à la tête de la société d’État québécoise, le 2 avril dernier. Femme d’affaires originaire de Lévis qui cumule une trentaine d’années dans le domaine énergétique, elle a accepté ce poste au beau milieu d’une pandémie mondiale, une offre qu’elle avait refusée il y a cinq ans puisqu’elle travaillait sur la mise en place du plan stratégique d’Énergir.
«Je me suis dit que je ne pouvais pas ne pas offrir mes connaissances et contribuer au meilleur de mes capacités dans un domaine que je connaissais», a partagé Mme Brochu, qui souhaitait s’offrir deux années sabbatiques à partir de décembre 2019 afin de se ressourcer, mais qui n’a pas pu refuser l’offre d’Hydro-Québec.
Inévitablement, la présidente-directrice générale d’Hydro-Québec a abordé la nouvelle réalité avec laquelle les entrepreneurs ainsi que la planète entière doivent vivre quotidiennement. «Nous ne sommes pas dans une crise, une crise, ça a un début et une fin. Je pense plutôt que nous sommes dans une nouvelle dimension ou normalité, mais on est dans une dimension autre. Ce qui nous déroute, c’est que nous avions des plans de gestion de crise, mais comme on est dans quelque chose qui dure, ce dont on a besoin maintenant ce sont des plans de résilience», a exposé Sophie Brochu.
Cette dernière a invité les entrepreneurs à se questionner et à revoir leurs façons de faire dans ce contexte particulier qui risque de perdurer. «Je nous interpelle comme gestionnaire parce que ce qu’on cherche à faire souvent c’est de maximiser la profitabilité, mais à tout vouloir maximiser la profitabilité, on regarde beaucoup le court terme et le court terme nous rend aveugles sur les risques de ce qui peut venir.»
La Lévisienne d’origine a partagé le souhait de travailler ensemble et de façon plus humaine dans la chaîne d’approvisionnement des entrepreneurs en donnant la chance à un fournisseur, par exemple, qui pourrait se trouver dans une situation plus précaire que l’entreprise qui fait affaire avec lui.
Une transition énergétique adaptée
Pour Sophie Brochu, un autre défi important attend les entrepreneurs, celui de la transition énergétique qui doit se faire dans les prochaines années afin de réduire les impacts négatifs de l’humain sur l’environnement. Par contre, elle soutient que cette transition ne doit pas être drastique. «On a la responsabilité de réduire nos gaz à effet de serre, mais on a la responsabilité aussi de le faire au moindre coût possible, a-t-elle mentionné. Il ne faut pas démoniser les formes d’énergie, il faut faire en sorte qu’on ait une transition qui soit douce et il faut travailler de manière intelligente et complémentaire.»
Cette transition devra se faire dans plusieurs sphères de la société et chacun aura son rôle à jouer, croit la présidente-directrice générale d’Hydro-Québec. «On parle beaucoup de mobilité électrique, ce qu’il faut c’est de la mobilité durable. Avoir un service de transport en commun qui fonctionne, à Montréal c’est de l’électrifier, parfait, mais dans bien des coins du monde, le simple fait de ne pas avoir de transport en commun qui soit efficace, même s’il fonctionne à l’essence ou au diésel, fait en sorte que ce sera difficile de parler de mobilité durable», a-t-elle exposé à titre d’exemple.