L’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) a présenté, le 9 décembre, ses prévisions économiques pour 2020-2021. Après une dernière année «étonnante» où travaux de rénovation et achat d’une propriété plus grande ont été au menu de plusieurs ménages, l’organisation prévoit un recul des nouvelles constructions, mais un fort rebond de la rénovation en 2021.
Pour 2021, l’APCHQ anticipe un premier recul en six ans du nombre de nouvelles habitations construites avec 45 000 mises en chantier résidentielles prévues. Le recul serait de 7 %. L’organisation estime que cette diminution sera entièrement attribuable à un ralentissement des mises en chantier locatives.
Sur le plan géographique, seulement trois régions administratives devraient connaître une croissance de la construction résidentielle l’année prochaine, soit le Bas-Saint-Laurent (+ 5 %), la Mauricie (+ 2 %) et la Montérégie (+ 1 %). À l’inverse, certaines régions enregistreraient l’an prochain des baisses plus prononcées parce qu’elles viennent de connaître une période exceptionnelle. Selon l’APCHQ, ce sera le cas des régions de l’Estrie (- 22 %), de la Chaudière-Appalaches (- 19 %), de l’Outaouais (- 17 %), de l’Abitibi-Témiscamingue (- 12 %) et de Laval (- 9 %).
En 2020, l’APCHQ souligne que 24 500 mises en chantier de logements locatifs auront été enregistrées, mais qu’elles diminueront de 20 % en 2021 avec 19 500 mises en chantier. Les taux d’inoccupation devraient graduellement remonter au cours des prochains mois, dans la foulée d’une demande affaiblie par l’effondrement du solde migratoire, et du nombre élevé de logements locatifs déjà en construction (plus de 27 000 à la fin du 3e trimestre).
Pour la maison unifamiliale, qui connaît un certain regain d’intérêt, l’APCHQ prévoit des hausses des mises en chantier de 5 % et de 8 % respectivement en 2020 et 2021. «Alors que l’essor du télétravail a provoqué un intérêt accru pour les banlieues, les plus petits centres urbains et les régions rurales, la maison unifamiliale devrait regagner un peu de terrain en 2021», a soutenu Paul Cardinal, directeur du service économique de l’APCHQ.
L’APCHQ prévoit que le nombre de mises en chantier de logements en copropriété devrait baisser de 5 % en 2020 (7 900 mises en chantier) et atteindre des résultats similaires en 2021 avec une légère hausse de 1 % (8 000 mises en chantier). Les mises en chantier de logements en copropriété représenteront quelque 20 % des nouvelles constructions dans la province, une proportion qui grimpe à 30 % dans la région du Grand Montréal.
La rénovation populaire
En 2020, l’APCHQ prévoit que, malgré une baisse de 8 %, les dépenses en rénovation atteindront tout de même 13,6 G$. En 2021, un fort rebond de 16 % est attendu, ce qui permettra d’atteindre les 15,8 G$ d’investissements en rénovation résidentielle, ce qui établirait un nouveau record pour ce secteur.
«Le marché de la revente en pleine ébullition, des ménages qui aménagent des espaces bureau à la maison et le fait que plusieurs ménages convertissent leur budget voyage en travaux d’amélioration à leur propriété sont autant d’ingrédients pour une recette propice à des dépenses de rénovation records en 2021. Les montants dépensés pourraient même être encore plus importants, dépendamment de la générosité des programmes gouvernementaux à venir pour stimuler les rénovations écoénergétiques», a analysé M. Cardinal.