De passage à Lévis et en Chaudière-Appalaches dans la cadre d’une tournée provinciale, Luc Sirois, innovateur en chef du Québec, a rencontré des entrepreneurs et institutions de la région afin de réfléchir et identifier les enjeux et la réalité des entreprises de la Chaudière-Appalaches, les 12 et 13 septembre derniers.
«Ma constatation, c’est qu’ici en Chaudière-Appalaches, si certaines entreprises font moins d’innovation, ce n’est pas parce qu’elles ne veulent pas. Au contraire, elles sont plus innovantes qu’ailleurs, mais elles sont freinées par le contexte actuel», a d’emblée lancé M. Sirois.
C’est notamment en raison du manque de main-d’œuvre, qui frappe plus grandement la région que partout ailleurs au Québec, que les entreprises sont ainsi ralenties à ce niveau.
«Le défi de la main-d’œuvre est pire ici qu’ailleurs dans la province et le secteur manufacturier a besoin d’employés pour fonctionner. Et selon nos données, la pénurie de main-d’œuvre ne s’améliorera pas avant 2030. […] Ça va prendre des solutions particulières pour la région et il faut réfléchir à de nouvelles façons de faire», a constaté l’innovateur en chef du Québec qui s’inquiète que ces entreprises n’aient d’autres choix que d’aller innover à l’extérieur de la province si des solutions ne sont pas mises en place.
Selon Luc Sirois, la Chaudière-Appalaches se démarque grandement par la place de l’économie sociale dans le milieu entrepreneurial. C’est d’ailleurs cet esprit du faire ensemble qui permet à l’innovateur en chef du Québec de croire qu’une solution commune pourrait rallier les entreprises de la région.
Il indique aussi que l’industrie manufacturière dans la Chaudière-Appalaches représente un pilier du secteur de la fabrication au Québec et qu’elle est l’avenir de l’économie de la province.
Un passage important
L’innovateur en chef du Québec est mandaté par le Conseil de l’innovation du Québec afin de consulter les personnes sur le terrain et a pour rôle d’établir le lien entre le gouvernement et les entrepreneurs. Son travail consiste à conseiller les entreprises et le gouvernement, récolter des données concrètes afin de construire le portrait innovateur des différentes régions ainsi que répondre aux questions des entreprises.
Le passage de Luc Sirois lui a permis d’aller à la rencontre des institutions régionales ainsi que des entrepreneurs de la Chaudière-Appalaches.
«L’idée pour nous, c’était d’entendre et de comprendre ce que les entrepreneurs avaient à dire. Avec le fruit des discussions, on le partage aux partenaires, organisations et institutions régionaux. Le but, c’est d’avoir une connaissance et une compréhension commune des enjeux de la région et surtout où est-ce qu’on peut se projeter dans le futur», a résumé Philippe Mailloux, directeur général de Chaudière-Appalaches Économique.
Ces rencontres s’inscrivent également dans une initiative du Conseil de l’innovation du Québec, c’est-à-dire le baromètre de l’innovation.
«En se connectant avec les régions et en s’alimentant de l’information, ça nous permet de ramener des données et ça nous outille pour conseiller le gouvernement. […] Ça permet de développer le baromètre de l’innovation de la région de la Chaudière-Appalaches. C’est un tableau de bord qui va nous permettre de voir dans quelle direction il faut se diriger et mesurer l’impact de nos actions», a expliqué M. Sirois.
D’établir un lien entre les entreprises, les institutions régionales et le Conseil de l’innovation du Québec est aussi un mandat que Chaudière-Appalaches Économique s’est donné pour développer l’innovation économique régionale.
«C’est important comme région de s’inscrire dans la vision du Conseil de l’innovation, de collaborer et de s’allier avec lui. On trouve la façon également de faire échanger les entreprises et le conseil en étant un organisme de deuxième ligne, en ouvrant la discussion, l’échange et la collaboration pour tirer l’économie de la région vers le haut», a conclu M. Mailloux.